À 37 ans et après 3 enfants, je peux finalement crier victoire! Victoire de pouvoir tourner la page sur le long… très long, chapitre des couches.
C’est que j’ai commencé il y a 10 ans avec Ma’ila – et mon zèle de jeune mère – de ne lui faire porter que des couches lavables. Quatre ans après, on a remis ça avec la naissance de Madie – et beaucoup moins de zèle – alors qu’elle a arboré fièrement 2 ans et demi de couches jetables.
Quinze mois plus tard, notre Teddy est né et on a recommencé une troisième fois le rituel. Mais c’est là que ça s’est compliqué… Teddy a 4 ans et demi et il vient tout juste d’arrêter de porter des couches.
Haaaaa, j’entends sortir de mon écran les commentaires : «Ben voyons, 4 ans et demi et encore en couches, ils ne font pas leur travail de parents, c’est du caprice». Et vous savez quoi? Par le passé, j’aurais peut-être eu le même regard désobligeant envers les parents d’un enfant beaucoup trop grand pour négligemment refuser de porter des sous-vêtements.
Mais depuis un peu plus d’un an maintenant, mon regard a changé du tout au tout. Ce n’est pas du caprice qui a fait en sorte que mon petit bonhomme a porté des Huggies jusqu’à la semaine dernière. Ce n’est pas non plus parce que je suis une maman qui est occupée par ma carrière que j’ai négligé de prendre soin d’apprendre la propreté à mon fils.
Teddy est fabuleux! Il sait presque lire tout seul en récitant des phrases entières de lettres, les unes après les autres, sans jamais se tromper. Il compte à reculons de 50 à 0 (en anglais toujours par contre) sans se tromper non plus. Et pourtant, mon mari et moi perdions notre latin à essayer de lui apprendre la nécessité d’aller aux toilettes.
Les spécialistes m’ont dit que c’est parce que les enfants autistes n’ont parfois pas conscience de leur corps physique. J’ai tendance à le croire. Surtout quand je le vois arriver avec un orteil en sang, parce qu’il s’est accroché au parc, sans se plaindre le moindrement et sans une larme.
Mais vous savez quoi? Ces spécialistes là n’étaient pas au parc avec moi, ou au centre d’achats, ou même à la piscine alors que je devais retirer la couche de mon fils avant qu’il se baigne. Ce n’est pas écrit dans le visage de mon fils qu’il est autiste et qu’il se peut qu’il démontre des comportements atypiques aux standards «normaux» de développements des enfants.
C’était ce qui me faisait le plus peur du fait d’avoir un enfant « différent », mais je viens de réaliser encore quelque chose. Ces regards désobligeants sont dirigés envers moi, comme étant la maman «pas à son affaire» et non envers mon fils (pour l’instant). Et ça c’est quelque chose avec quoi je peux vivre. Mes épaules sont bien plus larges que les siennes, bien plus habituées à l’ignorance et plus aptes à gérer les sentiments négatifs.
C’est donc, les épaules bien hautes, que je vous dit haut et fort, que mon fils Teddy ne porte plus de couches. Ouste les couches, F. ii. N. ii !
Sur ce « boost » d’énergie, je me sens maintenant prête à attaquer le prochain défi… celui de le faire manger assis sur une chaise plutôt qu’en faisant les 100 pas dans la salle à manger.
Bravo mon Teddy!! Je t’aime plus gros que l’univers.
Xx
Maman
sources: Vanessa Sicotte, Letting Go, Tecolene
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Claudia says
mille x bravo!
je vous, toi et ton p’tit monsieur, tire mon chapeau :)
Victor says
Est il nécessaire de te dire que nous sommes fière de Teddy, et que nous sommes tous derrière vous 5. Un enfant est précieux et il faut respecter son développement. Bravo Vanessa, pour ton courage, ton partage et ta détermination.
CindyLou says
Yayy!! Bravo Teddy d’amourrrr!! <3 Ps: Tu sais que mon chum fait toujours les cent pas avec son bol de gruau le matin. Incapable de s'asseoir tranquille! ;)
Katherine says
Comme je reconnais mon garçon. Né avec un tas de petites différences invisibles aux yeux des gens (dont limite TED) il a une une immaturité au niveau de la vessie et est devenu propre à 4ans et 11mois…de jour. La nuit, à maintenant 10 ans, il porte encore des culottes de dodo (parce qu’il ne faut pas dire couches à cet âge). Ahhhhh les conseils bienveillants teintés d’un soupçon de jugement sur maman… Les autres feraient mieux sûrement, mais c’est moi sa mère, une chance pour lui ;-)
Et pour la table, nous avons réglé cela avec un grand banc à dossier. Il n’est jamais vraiment assis. Une jambe pliée sous lui, allongée sur le côté, debout juste les fesses “acottées”… Toutes les positions sont assez acceptées du moment que sa soeur qui partage le banc est bien aussi et que les pieds ne sont pas sur la table :-)